MAHA KUMBH MELA
La kumbh Mela représente une de mes expériences de voyage, et de vie, les plus folles ! Pour ceux qui n’en n’ont jamais entendu parler, la Kumbh Mela est le plus grand rassemblement religieux au monde ! Durant près de deux mois, plus de cent millions (oui vraiment) de pèlerins Hindous s’y rendent pour un bain sacré. Ce rassemblement a lieu dans 4 villes saintes de l’Inde, 4 fois tous les 12 ans. En 2013, j’ai témoigné de la Maha Kumbh Mela, la grande Kumbh Mela, qui a lieu tous les 144 ans, c’est dire si je me suis sentie chanceuse !
Durant ce voyage en Inde de 6 mois, j’ai posé mon sac à dos 2 mois à Benarès, Varanasi. La ville m’a fascinée et je n’ai plus pu en bouger. Cette ville est une étape très importante du pèlerinage, et les groupes affluaient chaque jour un peu plus des 4 coins de l’Inde pour se rendre dans les temples du bord du Gange. Les Saddhus aussi accaparaient les ghats avec leurs tentes de fortune : après avoir honoré leur bain à Allahabad où se tenait la Kumbh Mela, ils sont venus attendre Shivaratri au bord du fleuve Saint. J’ai vu peu à peu la ville se transformer.
Grace à ce long séjour à Benarès j’ai pu rencontrer le Guru de l’Ashram où j’allais loger dans les camps de la Kumbh, car il n’était pas question d’être parquée dans un camp pour touristes !
Il n’y aura jamais assez de burning man ou autres festivals pour m’impressionner plus que cette semaine de Kumbh Mela. Je regrette de ne pas avoir été une photographe expérimentée à ce moment là, j’embarquais avec moi mon premier boitier photo et un terrain de jeu comme celui ci aurait mérité plus de pratique. J’ai néanmoins quelques clichés que je chéris !
Le terrain vague que représente les rives de sangam (confluence du Gange et de la Yammuna) est pris d’assaut par des quartiers tentaculaires de campements. Il faut marcher longtemps avant de rejoindre celui où je passerai la semaine ! Heureusement je ne suis pas seule, mon ami Gaël rencontré à Benarès connait bien la logique d’orientation Indienne ! Le Gourou nous accueille dans son camp. Il a mis sa jupette léopard, et comme je viens de la côte d’azur je me sens moins dépaysée. Nous dormirons sous une tente, en rang d’oignons, avec les dévots présents. Personnellement, malgré l’expérience fantastique, j’émets quelques réserves au contrat de dévotion… peut être parce que le Gourou se balade avec sa petite télé et que ça fait moyennement « Homme Saint » ! C’est en tout cas auprès de ce personnage haut en couleurs que nous passerons notre semaine.
Dehors la foule est en mouvement incessant : convois musicaux en l’honneur de son Gourou, arrivées des camions de Sadhus, vente de choses sacrées en tout genre, démonstrations de prouesses phalliques, psalmodies de Bhajans (chants dévotionnels Hindous) etc.
Sous les tentes ça sent le charas (haschich local) et ça se passe le Shilom à grands cris de "Alak Bam" ! Pour beaucoup de Sadhus cette date marque aussi un rendez-vous de sociabilisation ! De temps à autres, l’activité est interrompue par les Hijras (troisième genre à part entière en Inde) qui viennent onduler leurs corps sur le rythme du tambourin pour divertir la petite assemblée. Elles récoltent quelques roupies car elles sont vénérées en Inde et leur présence est convoitée !
Mais la raison pour laquelle tout le monde s’est déplacé c’est le bain ! Et il se font à des moments bien précis. Ces jours-ci, la foule s’éveille lentement avant l’aube pour aller faire ses ablutions dans le Sangam. Elle laissera place aux défilés des Sadhus qui dès le petit matin prennent possession des rives dans leur plus simple apparat.
Défilé matinal des Sadhus
Je croiserai aussi le chemin de ces visages si singuliers qui font l’identité de l’Inde.
Les situations que l'Inde offre sont non moins singulières...
La pluie s’est abattue sur nous le dernier jour. Une très longue journée, sous une tente qui s’alourdissait avec les heures, se perçait, jusqu’à être réduite à un petit mètre carré qui allait protéger le feu et un peu de nous. Nous aurions pu partir si le camion qui allait nous ramener à Benarès était arrivé dans une heure, comme prévu. Mais il est arrivé le soir, comme prévu en Inde. Une construction de fortune s’est improvisée à la hâte à l’arrière du camion, de manière à ce que nous puissions faire ce trajet à l’abri de la pluie. Un cabanon, mais moins confortable !
Je serais bien restée boire un dernier chai sous le centimètre carré de tente qui restait debout, mais la situation devenait critique, les toilettes creusées dans le sol commençaient à fusionner avec le sol où nous marchions, j’aime le camping mais ce phénomène marquait vraiment notre départ.
Slide à droite pour voir le diaporama des backstages
Maha Kumbh Mela
Maha Kumbh Mela
Maha Kumbh Mela
Maha Kumbh Mela